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En réponse à :

Alzheimer : le grand leurre ?

, par Michel

Bonsoir, Ginette.

J’avais bien compris que je ne vous avais pas choquée. Je vous disais seulement que la réponse à votre question se trouvait dans l’article que vous avez lu.

Olivier Saint Jean est quelqu’un de bien. Naturellement chaque fois qu’un médecin écrit un bouquin grand public on se demande pourquoi il le fait. Mais pour ma part je lui fais crédit.

S’il a parlé ainsi, c’est probablement par souci de vulgarisation. Nous sommes piégés parce que dans le langage courant la maladie d’Alzheimer c’est la démence du sujet âgé. C’est bien pourquoi je peste : j’ai toujours tenu à faire la distinction entre la maladie d’Alzheimer, qui est une pathologie du sujet jeune, et la démence de type Alzheimer, qui est une pathologie du sujet âgé. En ce sens il a raison de dire qu’elle n’existe pas : ce qui existe chez le sujet âgé c’est la démence sénile ; et il a raison d’ajouter qu’elle relève largement de facteurs sociaux. Mais voilà : s’il y a cette confusion sémantique, c’est intégralement la faute des médecins, qui ont voulu à toute force confondre démence sénile et maladie d’Alzheimer ; la principale construction sociale est dans cet abus de langage ; et les médecins sont mal venus de la dénoncer, eux qui l’ont fabriquée. Moi, je peux, parce que j’ai toujours lutté (on m’en a suffisamment raillé) contre ce mélange.

Je ne crois pas une seconde qu’Olivier Saint Jean méconnaisse la réalité de la vraie maladie, celle de votre mari. Simplement ce n’était pas son propos, et dans une émission télévisée il n’allait pas se lancer dans le distinguo que je vous fais ici.

Quant à prétendre que la maladie n’existe pas car il n’y a pas de traitement, ce serait ridicule. Les traitements contre la maladie d’Alzheimer ou la démence sénile de type Alzheimer marchent ni mieux ni plus mal que les antiviraux dans la grippe, voyez la conclusion de la Haute Autorité de santé, page 7 de https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/evamed/CT-13604_TAMIFLU_RI_Avis2_CT13604.pdf. Et personne ne conteste la réalité de la grippe (et on continue de prescrire des antiviraux dans la grippe, et on les rembourse). Je suppose qu’il s’agit là aussi d’un simple raccourci de raisonnement, ou d’une de ces approximations auxquelles, dans le feu de l’interview, on se laisse aller.

Bien à vous,

M.C.

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