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En réponse à :

La confusion mentale

, par Dom

Je voudrais ajouter que nous cédons tous, un jour ou l’autre, à la tentation d’un marchandage du type "ma souffrance contre mon salut". Je me souviens, par exemple, il y a plusieurs dizaines d’années de cela, d’un chagrin d’amour qui m’avait littéralement dévastée. A l’époque cependant, j’étais tombée, par le plus grand des hasards, sur une citation de Marcel Achard : Quelles que soient les larmes qu’on pleure, on finit toujours se moucher... Je pense que cette phrase m’a causé l’une des pires colères de ma vie : Ah vraiment ! Mais qu’en savait-il, ce vieux croûton ? On allait voir ce qu’on allait voir, moi je ne me moucherai pas ! Et véritablement, j’ai pleuré pendant vingt minutes sans me moucher (et croyez-moi, c’est un exploit), puis je me suis mouchée.

Cette phrase, en vérité, me "volait" la seule chose que je pouvais "monnayer" pour retrouver mon amour perdu - ma souffrance inextinguible, des larmes qui résistent à la nécessité triviale du mouchoir...

La colère de votre père n’est peut-être pas différente : il a BESOIN de "monnayer" ses divers troubles, réels ou imaginaires, pour échapper à ce qui le terrifie, et le charme et les bons soins de l’EHPAD dont vous essayez de le convaincre, ça lui fait peut-être le même effet que celui que la citation de Marcel Achard a eu sur moi... jusqu’à ce que je me résigne à l’évidence.

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