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En réponse à :

La confusion mentale

, par Michel

Bonjour, Alexandra. C’est un bonheur que de vous lire.

Je crois qu’il faut s’entendre sur les termes. Les soins palliatifs sont des techniques qui sont employées quand on ne peut plus espérer d’amélioration significative de l’évolution de la maladie. Bien sûr le plus souvent ces cas correspondent à des malades en fin de vie, et le modèle est le cancer incurable. Mais la perspective d’une évolution fatale à court terme n’est pas du tout nécessaire à la mise en place de soins palliatifs ; après tout le traitement de la grippe est palliatif.

C’est pourquoi, dans mes directives anticipées, j’ai écrit que, si mon état intellectuel devait faire qu’on me mette en maison de retraite, je voulais qu’on considère la situation comme palliative. J’entends par là que je ne veux pas qu’on mette en œuvre des examens ou des traitements qui auraient pour effet de prolonger ma vie inconsidérément.

Vous avez raison : on n’explore pas beaucoup le fonctionnement cérébral des déments profonds. C’est une anomalie. La même qui fait que, dans les débats sur l’avortement, on ne se demande pas s’il n’y aurait pas un moyen, par l’étude de l’activité cérébrale du fœtus, de démontrer que jusqu’à un stade de grossesse relativement avancé cette activité est insuffisante pour qu’on puisse parler d’être humain ; ce serait pourtant utile.

Mais il faut se demander deux choses.

La première est de savoir comment on ferait. Il n’est pas acceptable de prendre un malade comme objet de laboratoire, et se livrer à de telles recherches supposerait qu’on a un espoir raisonnable de lui en faire tirer bénéfice.

La seconde est de savoir si on en a besoin. Et ce n’est pas le cas. Il suffit d’observer avec attention le malade qu’on prend, comme vous dites, pour un légume pour s’apercevoir que ce malade est là, bien là, bien présent. Je ne crois pas que les machines, et tout cas ce n’est pas demain, puissent nous éclairer mieux que la clinique. Et cela ne me tarde pas, car si on était capable de lire, en quelque sorte, par des moyens mécaniques, les pensées d’une personne, cela poserait de terribles problèmes éthiques.

Bien à vous,

M.C.

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