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En réponse à :

La personne âgée opposante

, par Michel

Bonsoir.

Ce que vous décrivez, c’est une dame qui a présenté une succession d’accidents vasculaires cérébraux passés inaperçus, et révélés par le dernier qui, lui, a parlé. C’est une situation assez classique, dont la cause peut effectivement être cardiologique, mais pas seulement. Ceci n’a d’ailleurs guère d’importance, car il est rare que cela débouche sur des conséquences thérapeutiques.

Maintenant, vous constatez des troubles intellectuels. Comment allons-nous les interpréter ?

La première précaution à prendre, c’est de se souvenir qu’on ne va pas faire un bilan intellectuel, encore moins un diagnostic, alors qu’on est au décours d’un épisode aigu. De multiples causes pourraient faire que votre mère présente actuellement un fléchissement cognitif, et cela ne permettrait en aucun cas de dire si ce fléchissement est provisoire ou définitif.

La seconde précaution est de se souvenir qu’à 85 ans la cause principale de trouble intellectuel est la démence de type Alzheimer ; et cette prééminence vaut pour tout le monde, et elle reste vraie pour les malades atteints de troubles vasculaires. Statistiquement, donc, l’hypothèse la plus probable est qu’il s’agit d’une pathologie de type Alzheimer qui se démasque, soit parce que l’épisode aigu la déstabilise, soit plus simplement parce que votre attention se trouve attirée par des troubles qui en réalité ne sont pas aussi récents que vous le pensez.

La troisième précaution est de se souvenir que les accidents vasculaires cérébraux s’accompagnent souvent de troubles dépressifs qui peuvent parfaitement se manifester sous el forme que vous décrivez.

Toutes ces précautions étant prises, il reste l’hypothèse d’une détérioration de type démence vasculaire. Ces troubles n’ont pas l’évolution souvent implacable de la démence de type Alzheimer, et il est fréquent de voir que de nombreuses capacités restent préservées assez longtemps. Il y a donc bel et bien place pour de la rééducation ou de la stimulation, non que cela permette de récupérer des neurones qui ont disparu, mais parce que cela aide la malade à opérer une réorganisation cérébrale permettant de compenser assez largement une fonctionnalité défaillante par une autre, en somme d’optimiser le fonctionnement cérébral.

Les résultats sont limités, notamment parce qu’il est bien difficile d’éviter la reproduction silencieuse des accidents vasculaires cérébraux, mais cela mérite d’être envisagé. Cependant il convient de faire un bilan neuropsychologique de départ, qui permettra de faire le point de la situation, d’asseoir l’hypothèse d’un trouble vasculaire, et surtout de se faire une idée de ce qu’il est réaliste d’espérer...

Bien à vous,

M.C.

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